vendredi 16 novembre 2012

Compléments de sujets

Il y a des jours où je me demande où je vais et m'angoisse, sans doute inutilement, sur le nombre de sujets que je vais pouvoir aborder ici sans me répéter. Inutilement, car rien ne m'empêche de me répéter, que ma base Itunes de près de 15000 titres devrait me permettre de venir voir tranquillement, et que des musiques n'en faisant même pas partie peuvent m'inspirer d'autres posts. Sans compter l'actualité et par là, je veux dire mon actualité : le quotidien que je lis ce matin, les sites ou les blogs que je vais visiter. Et là, au lieu de me demander, si je vais avoir assez de choses à dire, je m'interroge plutôt sur la manière dont je vais bien pouvoir amener tous ces sujets. Bon, un à la fois serait un bon commencement. Mais le sujet du jour ne sera plus forcément dans mon actualité du lendemain. D'où la foultitude de sujets dont j'ai aujourd'hui l'envie de parler. Ca a donc commencé ce matin par la lecture de Libération. Il y avait un article sur Archive qui font deux concerts complets au Zenith de Paris, commenté, comme tous les autres articles du canard de ce jour, par Salman Rushdie. Archive ne vend rien dans son Angleterre natale et n'y tourne même pas. Tentant une explication sur leur succès dans l'hexagone, le leader du groupe, Darius Keeler déclare : "Les Français ont une forme de mélancolie qui les enclint à aimer la musique tristes. Les Britanniques sont plus pessimistes, cyniques, ils n'aiment pas la tragédie. Les Français, si". Allons bon ! Voilà qu'en quelques mots, Darius Keeler m'explique pourquoi j'aime la musique triste : parce que je suis français ! Et je trouvais déjà là matière à écrire en partant, pourquoi pas, d'un morceau d'Archive, hésitant, un temps, entre Again et Fold, sur lequel s'est sans doute porté ma préférence parce que moins connu que le premier.



Là dessus, Salman Rushdie, pour commenter la page expliquait qu'il n'écoutait pas avec plaisir le rap ou la pop même s'ils sont partout où il vit, à New York. "J'en sui arrivé", continuait-il, "au point terrible où je déteste les goûts musicaux de mes enfants". Terrible en effet. Salman Rushdie déclare être de la vieille école, celle du rock'n'roll, Rolling Stones ou Beatles. Et de me demander si mon goût pour le dernier Madness ne révélait pas d'un même constat de vieux con. Parce que les instances officiels du Parti du Bon Goût, représentées en l'occurence, par cette critique du New Musical Express, m'informent que le dernier album de Madness est nul et que, quand on ne peut plus rentrer dans son T-Shirt "You don't have to be mad to be in this band but it helps", il est temps de le raccrocher. My girl 2 qui ouvre l'album Oui oui si si ja ja da da, affiche, il est vrai, clairement, la carte nostalgie puisqu'ils avaient déjà écrit My girl (le 1 donc) en 1979 sur leur premier album. Or My girl 2 m'enchante et me donnent envie de ressortir des cartons mes baggy trousers.



Je me serais volontiers passé de sujet supplémentaires de conversation mais j'ai ensuite téléchargé le nouvel album de The Lighthouse and the Whaler, sympathique groupe américain qui a créé le buzz durant des mois dans la blogosphère avec le très malin Venice. Posté il y a dix mois sur le Net, on connaissait déjà la chanson via une interprétation en live pour les sessions Daytrotter, sessions quotidiennes relayées par le Web qui permettent à des artistes émergents de venir enregistrer quelques morceaux dans les conditions du direct. La version studio et la version live sont assez identiques et ont, toutes deux, un succès fou laissant présager d'un avenir radieux à une plus large échelle, si ce n'est pour le groupe, au moins, ce serait mérité, pour la chanson.



Et tant que j'étais sur le site du New Musical Express, pourquoi ne pas visiter d'autres pages. Je me suis arrêté d'abord sur la play list des dix morceaux que je me devais d'écouter cette semaine (10 tracks you have to hear this week). Et non en fait, je ne me devais pas de les écouter dans la mesure où, si sympathiques qu'ils soient, aucun ne m'ait réellement emporté (ou alors le titre Kemosabe d'Everything Everything, mais il me faudra sans doute un peu plus de temps pour savoir si je l'aime vraiment). Toutefois, un nom, parmi la liste, a réveillé bien des souvenirs, celui des Eels. Et j'aurais bien voulu craqué sur leur nouveau titre comme je l'avais fait sur leur premier album, et particulièrement sur Susan's house. Mais c'était sans doute un peu trop demandé, la nostalgie l'emportant en l'occurrence clairement sur la nouveauté.



Ah nostalgie, quand tu nous tiens... C'est d'ailleurs un peu la nostalgie qui nous entraînent à lire ces listes où l'on espère voir un nom qu'on aime, une chanson qu'on avait oublié classé parmi les meilleurs ceci ou meilleurs cela. C'est en tout cas une spécialité toute rock, des critiques rocks j'entends, que de dresser des listes. Et en cela vous pouvez vous perdre des heures sur celles du NME. Il y avait notamment celle des 15 Actually-Quite-Amazing One Hit Wonder. Soient 15 titres qui ont été, pour des raisons diverses, les seuls tubes de leurs auteurs. En tête de liste, il y a le You Get What You Give des New Radicals. J'ai toujours adoré ce morceau et je ne sais pas si je vais ici bien faire comprendre pourquoi, mais tentons : il s'en dégage comme une fureur de vivre, même si le morceau n'est pas furieux, une espèce de rage teenager qu'on vous crache à la gueule, une énergie désespérée.



Ce n'est pas le talent qui manquait à Greg Alexander, le chanteur, auteur, compositeur et pivot des New Radicals, mais l'envie. Il n'a pas du tout digéré le succès et tout ce qui s'en suivait (promotion et interviews non stop) et a dissous le groupe avant même la sortie de son second single, préférant poursuivre sa carrière dans l'ombre en écrivant pour d'autres (il a notamment gagné un Grammy Award pour avoir écrit The Game of Love pour Santana et Michelle Branch). J'en étais donc à brasser tous ces souvenirs, tous ces sujets quand m'est apparu via une écoute des morceaux les plus appréciés sur les blogs, le nom de Robert DeLong par deux fois : pour ce remix de Sun de Two Door Cinema Club.


Puis pour son propre titre Global Concepts, où DeLong confirme cette façon bien à lui de triturer les synthés, avec des percus plus tribales, le tout couvrant une indie pop de belle facture.



Et avec tout ça, j'allais parler de quoi ? Mais de tout ça, ma bonne dame. Vous me direz : what's the point ? car vous maîtrisez bien l'anglais. Mais ce que vous êtes en train de lire : that's the point. Je vais quand même pas écrire une thèse tous les jours. Non mais !

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